:: – Article proposé par Frederic Thomann, conseiller et accompagnateur à la transformation du SI. Ayant pour but de créer de la valeur pour l’entreprise en utilisant ses principaux atouts, vous pouvez le contacter sur son profil LinkedIn. -::
Si je vous disais que nous sommes tous un peu malade, vous me répondriez certainement que vous le savez déjà.
Mais de quoi ? D’une, de deux, de trois ou même des quatre maladies de la gestion du temps.
Symptômes
Le sujet (vous)a peur de refuser les urgences de dernière minute, les échéances irréalistes, les attentes disproportionnées (aux ressources disponibles), surtout si elles viennent de clients ou de supérieurs.
Il fait toujours passer les besoins des autres avant les siens.
Il est convaincu qu’il n’a pas le choix, qu’il n’a pas de pouvoir, qu’il n’a pas les moyens de refuser.
Il se sent obligé d’accepter les demandes telles qu’elles sont formulées même s’il est déjà surchargé.
Il a des difficultés à demander de l’aide quand il en a besoin.
Il se plaint de ne jamais avoir de temps pour lui.
Il a l’impression d’être toujours au service des autres.
Alors vous êtes atteint de Ouite ! (Dire oui alors qu’il faudrait dire non)
Conséquences
Insatisfaction chronique, baisse de l’estime de soi.
Sentiment d’être dépossédé de son bien le plus précieux : son temps.
Cette perception d’impuissance peut conduire au désabusement, au passéisme et au cynisme organisationnel.
Les personnes qui souffrent de Ouïte rêvent à la retraite.
Causes probables
- Manque de confiance en soi.
- Recherche de valorisation dans le regard de l’autre.
- Difficulté à s’affirmer, à négocier, à affronter les réactions de mécontentement.
- Peur irraisonnée de déplaire, de paraître incompétent, de donner l’impression de ne pas collaborer.
- La personne qui souffre de Ouïte aiguë appréhende les pires conséquences : être moins aimé, être pénalisé lors de l’évaluation du rendement, perdre son emploi, se retrouver tout seul…
Quelques pistes de réflexion
Pour ne pas vous laisser sans médication, voici quelques idées que vous pourrez mettre en œuvre, avec plus ou moins de difficulté, je vous l’accorde :
- Sachez dire « non » :
- Pour dire oui à l’essentiel, il faut dire non aux multiples sollicitations accessoires qui jalonnent votre journée.
- Précisez que le non à l’interruption n’est pas un non à la personne, et proposez une démarche positive et alternative :
- « Je suis disponible cette après-midi, de 14 h à 15 h ».
- « Revenez me voir avec vos propositions d’action. Nous les examinerons ensemble ».
- « M. Duval est plus compétent que moi pour vous répondre. Je vous propose de le rencontrer » (délégation).
- « Je suis actuellement en réunion. Quand puis-je vous rappeler ? ».
- « Nous devons conclure pour aujourd’hui. Je propose que nous reprenions ce dernier point lors de notre prochaine réunion ».
- …
- Ayez confiance en vous :
- Commencez par vous fixer des objectifs simples mais réalisez-les systématiquement. Dites NON positivement à des demandes d’importances moindres (sans trop d’exigence).
- Puis poursuivez avec des objectifs de complexité moyenne. Dites NON positivement à des demandes d’importances moyennes (exigences moyennes d’un collaborateur de votre service ou de votre responsable).
- Finissez par des objectifs complexes que vous réaliserez le plus souvent possible. Dites NON positivement à des demandes de grandes importances pour celui qui vous les transmet (requalifier la demande avec son émetteur et négocier son exécution).
- Vous allez accumuler les réussites. Elles vous permettront de prendre confiance en vous, d’améliorer votre fiabilité et sans aucun doute d’obtenir la reconnaissance de vos collaborateurs.
- Sachez refuser l’urgence :
- L’urgence doit rester exceptionnelle.
- Trop d’urgence dénote d’une mauvaise organisation (conséquence directe de voleurs de temps internes ou externes). Il faut y remédier.
- Accepter une urgence peut permettre de dépanner. Mais votre acceptation de celle-ci risque pour vous d’avoir un coût bien supérieur (tension accumulée pour finir à temps, stress, mauvaise qualité de la prestation, votre image dégradée) que celui engendré par un refus.
- Dire non positivement (et proposer des alternatives) minimise les effets d’un refus.
- Sachez qualifier l’urgence pour ne pas avoir de mauvaise surprise. Le travail à réaliser en urgence peut être défini de manière beaucoup trop flou, d’où une aggravation de celle-ci.
Eh bien, il me reste à vous souhaiter un prompt rétablissement, et à la prochaine.
Merci, au revoir !